Parrain et marraine, de l’état d’esprit à une revendication juridique…

Par Emmanuelle Le Bian

Publié le

On attribue l’idée du parrainage civil aux révolutionnaires, Robespierre ou Camille Desmoulins. D’autres la situent dans la tradition chrétienne depuis un concile au neuvième siècle. On perçoit déjà l’écart idéologique quant à la source de cette coutume…. Laissons cela aux historiens.

Toutefois, les révolutionnaires ayant transformé les 40 000 paroisses catholiques existantes en autant de mairies, il est plausible qu’ils aient souhaité remplacer le baptême religieux et la désignation des parrains et marraines par une cérémonie civile. A l’entrée dans la communauté religieuse devait se substituer une entrée dans la vie civile, républicaine.

Depuis plus de deux cents ans, le débat se poursuit pour donner un statut juridique à ce parrainage. Les propositions de lois se succèdent depuis quelques décennies, les questions des parlementaires aussi. En vain.

Selon leur sensibilité sur le sujet, les mairies offrent, ou non, un cadre à ce parrainage. Et comme il ne repose sur aucune réglementation, la tentation est grande d’y voir une inégalité de traitement entre les administrés. Comme il existe ici ou là, le parrainage civil devrait donc exister dans toutes les mairies et se dérouler selon une norme juridique identique.

Le parrainage, un état d’esprit avant tout Sans verser dans un quelconque prosélytisme (si le culte protestant connaît aussi ce parrainage religieux, en revanche il est absent d’autres religions, comme la religion hébraïque par exemple), la désignation des parrain et marraine, lors du baptême religieux, obéissait à un impératif de soutien moral et financier à une époque de mortalité précoce des individus, qu’elle soit liée à la maladie ou aux conditions de travail. La cérémonie religieuse conférait au baptême une forte valeur symbolique à une époque où la religion sert d’assise morale aux…
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